Claire Deutsch et Pierre-Antoine Dubey – Glaciers littéraires

Dans le cadre de l’exposition nationale Regarder le glacier s’en aller, les comédiens Claire Deutsch et Pierre-Antoine Dubey, issus de la Manufacture (Haute école des arts de la scène) et co-fondateurs du Collectif Sur Un Malentendu, proposent des lectures d’extraits de poèmes et romans évoquant les glaciers: de Victor Hugo (Les Feuilles d’automne 1831) à Rodrigo Fresán (Melville 2022), en passant par Am Gletscher (1860) de Friedrich Nietzsche, La Montagne de Jules Michelet (1868), Ascension (1975) de Ludwig Hohl et Des Oiseaux couleur de soufre d’llija Trojanow (2011).

Après des études de lettres et l’enseignement en primaire, Claire Deutsch (*1982 Strasbourg) suit sa formation de comédienne à la Manufacture à Lausanne. Primée, elle joue notamment avec Vincent Brayer, Aurélien Patouillard, Catherine Delmar et dans des créations collectives (Post Tenebras Lux, la Distillerie), cofonde en 2014 le Collectif Sur Un Malentendu et crée en 2018 la Compagnie Vasistas.

Photo © Guillaume Perret

De Zurich où il est né en 1985, Pierre-Antoine Dubey est parti faire ses classes d’art dramatique au Cours Florent à Paris, avant de rejoindre la Manufacture à Lausanne dont il sort diplômé et primé en 2010. Très vite, il joue pour Mathieu Bertholet à Avignon, au Théâtre de Vidy, au Théâtre de la Ville de Paris et au cinéma (« Laissez-moi » L’enfant d’en bas, de Maxime Zuber, 2023, avec Jeanne Balibar). En 2014, il est l’un des co-fondateurs du Collectif Sur Un Malentendu.

Photo © Guillaume Perret

Cette partie littéraire se poursuivra par une présentation dansée du projet de recherche Les Semeurs d’Eau par Flora Gaudin, Claire Malchrowicz et Marion Rhéty le long du bisse. Ensemble, des chercheurs ont longé les bisses à flanc de montagne, improvisé des danses in situ, récolté des sons, glané des témoignages d’habitants, des contes et légendes. Récolte sensible, dans la multiplicité des points de vue, reliant des strates de temps, des mémoires nombreuses, autour de cet élément vital qu’est l’eau, sa fonction d’irrigation, l’organisation sociale spécifique qu’elle entraîne. 

Cette balade nous conduira ensuite jusqu’au Musée, et terminer la journée avec la dégustation des vins du domaine de Chérouche.

Programme de l’après-midi:

  • 14h30 – 15h15 Lectures
  • 15h15 – 16h00 Petite marche le long du bisse
  • 16h00 – 16h45 Performance dansée
  • 16h45 – 17h15 Deuxième partie de la balade jusqu’au Musée
  • 17h15 – 18h30 Dégustation des vins du domaine de Chérouche et visite libre du Musée

Délai d’inscription : 15 août 2024

Regarder le glacier s’en aller

Les glaciers fondent. Le paysage naturel et culturel suisse s’en va. Tout l’été 2024, l’exposition Regarder le glacier s’en aller 2024 répond aux interrogations que ce changement suscite. Elle mise sur l’art, sa puissance de révélation et sur sa capacité d’élévation. Dans ce cadre, le Musée accueille les oeuvres de deux artistes contemporains valaisans, du 20 avril au 9 novembre 2024.

Un projet initié par Carmen Perrin, Bernard Fibicher et Lorette Coen. Association Aux arts les glaciers!

Glacier Companion Species, Ferpècle, Maëlle Cornut

Maëlle Cornut (née en 1986) est une artiste visuelle chercheuse, alumna de la Haute École d’Art et de Design de Genève (Bachelor en arts visuels et Master de recherche CCC). En septembre 2023 elle entame le programme pré-doctoral Transforming Environments de la Zürcher Hochschule der Künste. Son travail est régulièrement exposé en Suisse et à l’étranger, notamment à la Villa Renata Bâle, aux HUG Hôpitaux Universitaires Genève, au Musée d’Art de Pully, Matza Aletsch, standard/deluxe Lausanne, Lokal-Int Bienne, Jungkunst Winterthour, Accrochage [Vaud], ainsi qu’à Berlin, en France, en Italie, en Grèce, en Bulgarie, en Roumanie et en Lituanie.
Dès la rentrée 2023 elle enseigne le cours Queer, Queering à l’EDHEA – École de design et haute école d’art du Valais. En 2022, elle reçoit un des prix de la Fondation Irène Reymond et en 2023 un des prix culturels d’encouragement du Canton du Valais (CH).

Glacier companion species retrace, par une séquence vidéo, l’évolution du paysage de Ferpècle (VS, CH) du glacier du Mont Miné jusqu’à la forêt fermée, en passant par des zones humides et des prairies fleuries. Ces transitions paysagères permettent d’appréhender des variations de biodiversité , observables par les teintes et l’activité (ou le calme) des différents vivantexs. Ce paysage est marqué par le glacier et par l’impact de son retrait sur l’environnement.
Ainsi, la forêt fermée – composée majoritairement de mélèzes et de rhododendrons – représente le stade final de l’évolution du paysage, environ 150 ans après la fonte de la glace. Les spécificités de chaque écosystème filmé marquent des temps différents, liés au glacier et à sa fonte. Une temporalité émerge de ce paysage et nous permet de voyager dans le temps. Plus d’informations ici.

Vidéo: Maëlle Cornut, Glacier Companion Species – Ferpècle, Stills, Vidéo, 4K, 2024

La vidéo s’intéresse à la corrélation entre l’extinction des glaciers et la biodiversité , et visibilise les relations entre le glacier et ses espèces compagnes (et non comme le glacier en tant qu’entité inerte et isolée). Ainsi elle se compose de séquences superposées montrant les protagonistes de chaque écosystème simultanément : le paysage, des détails du paysage, des images macros de plantes et d’insectes, ainsi que des vidéos d’animaux captées par des pièges caméras. En utilisant différents cadrages et diverses optiques, une multitude de points de vue est obtenue: des vues d’ensemble – à distance – et des vues macro très rapprochées – en immersion. Cette multiplicité de visions du paysage permet de voir autrement, d’observer à la fois un paysage avec la variété de ses acteuricexs mais également de remarquer les singularités des ces dernièrxs.

Glacier companion species a é té ré alisé dans le cadre du programme PolARTS (Pro Helvetia + Swiss Polar Institute) en collaboration avec le Dr Gianalberto Losapio et son équipe du Biodiversity Change Group, Université de Lausanne.

Ecographies, Thierry Raboud

Né en 1987 à Martigny (VS), Thierry Raboud est poète, musicien et critique littéraire au quotidien suisse La Liberté. Son premier recueil de poèmes, Crever l’écran (Empreintes, 2019), est lauréat du Prix Pierrette Micheloud. En 2021, son poème Terres déclives, composé sur machine à écrire à l’occasion d’une résidence au Musée Jenisch de Vevey, est lauréat du prix Tirage Limité de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne ; il est publié aux Editions Empreintes en novembre 2022.

Président du jury des Prix suisses de littérature sur mandat de l’Office fédéral de la culture, Thierry Raboud est également actif dans le domaine de la performance et de l’installation, tout en publiant régulièrement des livres d’artistes en collaboration avec des photographes ou illustrateurs. Ses vers paraissent également en revue, tant en France qu’en Suisse. En 2023, il est lauréat d’une Bourse culturelle de la Fondation Leenaards et passe un mois en résidence à la Fondation Michalski de Montricher.

Thierry Raboud, On savait pas © Olivier Lovey

A l’invitation du Musée valaisan des Bisses, il présente pour la première fois Ecographies, série qui réhabilite le typewriter art, cette manière de créer des images en assemblant des caractères. En-deçà du langage, car les mots parfois manquent face à ce qui nous dépasse, ses tableaux typographiques offrent un regard inédit, ironique parfois, poétique souvent, sur le désastre environnemental en cours.

A la croisée des sciences et des arts, mêlant codage analogique et algorithmique, données scientifiques et intuitions poétiques, la série Ecographies renouvelle l’imagerie de l’écosystème planétaire en redonnant au langage toute sa force de frappe.

Plus d’informations ici

Photo © Olivier Lovey