Regarder le glacier s’en aller
Les glaciers fondent. Le paysage naturel et culturel suisse s’en va. Tout l’été 2024, l’exposition Regarder le glacier s’en aller 2024 répond aux interrogations que ce changement suscite. Elle mise sur l’art, sa puissance de révélation et sur sa capacité d’élévation. Dans ce cadre, le Musée accueille les oeuvres de deux artistes contemporains valaisans, du 20 avril au 9 novembre 2024.
Un projet initié par Carmen Perrin, Bernard Fibicher et Lorette Coen. Association Aux arts les glaciers!
Glacier Companion Species, Ferpècle, Maëlle Cornut
Maëlle Cornut (née en 1986) est une artiste visuelle chercheuse, alumna de la Haute École d’Art et de Design de Genève (Bachelor en arts visuels et Master de recherche CCC). En septembre 2023 elle entame le programme pré-doctoral Transforming Environments de la Zürcher Hochschule der Künste. Son travail est régulièrement exposé en Suisse et à l’étranger, notamment à la Villa Renata Bâle, aux HUG Hôpitaux Universitaires Genève, au Musée d’Art de Pully, Matza Aletsch, standard/deluxe Lausanne, Lokal-Int Bienne, Jungkunst Winterthour, Accrochage [Vaud], ainsi qu’à Berlin, en France, en Italie, en Grèce, en Bulgarie, en Roumanie et en Lituanie.
Dès la rentrée 2023 elle enseigne le cours Queer, Queering à l’EDHEA – École de design et haute école d’art du Valais. En 2022, elle reçoit un des prix de la Fondation Irène Reymond et en 2023 un des prix culturels d’encouragement du Canton du Valais (CH).
Glacier companion species retrace, par une séquence vidéo, l’évolution du paysage de Ferpècle (VS, CH) du glacier du Mont Miné jusqu’à la forêt fermée, en passant par des zones humides et des prairies fleuries. Ces transitions paysagères permettent d’appréhender des variations de biodiversité , observables par les teintes et l’activité (ou le calme) des différents vivantexs. Ce paysage est marqué par le glacier et par l’impact de son retrait sur l’environnement.
Ainsi, la forêt fermée – composée majoritairement de mélèzes et de rhododendrons – représente le stade final de l’évolution du paysage, environ 150 ans après la fonte de la glace. Les spécificités de chaque écosystème filmé marquent des temps différents, liés au glacier et à sa fonte. Une temporalité émerge de ce paysage et nous permet de voyager dans le temps. Plus d’informations ici.
Vidéo: Maëlle Cornut, Glacier Companion Species – Ferpècle, Stills, Vidéo, 4K, 2024
La vidéo s’intéresse à la corrélation entre l’extinction des glaciers et la biodiversité , et visibilise les relations entre le glacier et ses espèces compagnes (et non comme le glacier en tant qu’entité inerte et isolée). Ainsi elle se compose de séquences superposées montrant les protagonistes de chaque écosystème simultanément : le paysage, des détails du paysage, des images macros de plantes et d’insectes, ainsi que des vidéos d’animaux captées par des pièges caméras. En utilisant différents cadrages et diverses optiques, une multitude de points de vue est obtenue: des vues d’ensemble – à distance – et des vues macro très rapprochées – en immersion. Cette multiplicité de visions du paysage permet de voir autrement, d’observer à la fois un paysage avec la variété de ses acteuricexs mais également de remarquer les singularités des ces dernièrxs.
Glacier companion species a é té ré alisé dans le cadre du programme PolARTS (Pro Helvetia + Swiss Polar Institute) en collaboration avec le Dr Gianalberto Losapio et son équipe du Biodiversity Change Group, Université de Lausanne.
Ecographies, Thierry Raboud
Né en 1987 à Martigny (VS), Thierry Raboud est poète, musicien et critique littéraire au quotidien suisse La Liberté. Son premier recueil de poèmes, Crever l’écran (Empreintes, 2019), est lauréat du Prix Pierrette Micheloud. En 2021, son poème Terres déclives, composé sur machine à écrire à l’occasion d’une résidence au Musée Jenisch de Vevey, est lauréat du prix Tirage Limité de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne ; il est publié aux Editions Empreintes en novembre 2022.
Président du jury des Prix suisses de littérature sur mandat de l’Office fédéral de la culture, Thierry Raboud est également actif dans le domaine de la performance et de l’installation, tout en publiant régulièrement des livres d’artistes en collaboration avec des photographes ou illustrateurs. Ses vers paraissent également en revue, tant en France qu’en Suisse. En 2023, il est lauréat d’une Bourse culturelle de la Fondation Leenaards et passe un mois en résidence à la Fondation Michalski de Montricher.
Thierry Raboud, On savait pas © Olivier Lovey
A l’invitation du Musée valaisan des Bisses, il présente pour la première fois Ecographies, série qui réhabilite le typewriter art, cette manière de créer des images en assemblant des caractères. En-deçà du langage, car les mots parfois manquent face à ce qui nous dépasse, ses tableaux typographiques offrent un regard inédit, ironique parfois, poétique souvent, sur le désastre environnemental en cours.
A la croisée des sciences et des arts, mêlant codage analogique et algorithmique, données scientifiques et intuitions poétiques, la série Ecographies renouvelle l’imagerie de l’écosystème planétaire en redonnant au langage toute sa force de frappe.
Plus d’informations ici
Photo © Olivier Lovey